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l’Isola dei Numeri (1991)

Durée : 25 mn Editeur : éditions Leduc

piano
1-Toccata di Battaglia
2-Scherzo
3-Tiento
4- Ricercare
5- Toccata Serpentina
6- Toccata di Luce
Création    

(5 et 6) : examen de fin de cycle 1992 au CNSM de Paris Intégrale : 6 avril 1993 salle Cortot (Société nationale de Musique) par Hugues Leclère

Description    

1991 L'Isola dei Numeri Piano 25 mn Leduc CD

1- Toccata di Battaglia

2- Scherzo

3- Tiento

4- Ricercare

5- Toccata Serpentina

6- Toccata di Luce

pour l'analyse plus détaillée, voir partition

création des pièces 5/6 au CNSM de Paris ( morceau imposé à l'examen de piano de Juin 1992 )

création intégrale par Hugues Leclère le 6 avril 1993 à la Société Nationale de Musique

le 9 janvier 1994 à l'Auditorium St Germain ( pour les concerts de l'Itinéraire )

Radio-France Festival "présences" 6 février 1994 Hugues Leclère

Conçu après de longues années de réflexion et de calculs préliminaires, précédé de quelques pièces brèves relevant du même principe , comme S ( NP2 - 1 ), ce grand cycle de 6 pièces est achevé en 1991; les deux dernières pièces ( toccata serpentina et toccata di luce ) sont imposées à l'examen final 1992 du Conservatoire de Paris ; c'est Hugues Leclère, lauréat cette année là, qui créé l'oeuvre intégrale le 6 avril 1993 à la salle Cortot dans un concert de la Société Nationale de Musique .

L'Isola dei Numeri... l'île des nombres... archipel protéiforme d'îlots sonores ou rocailleux, de quelques plages de toccatas, de rivages isolés d'où l'on scrute en vain, par-delà l'horizon marin, la chaîne infinie des nombres.

Ici, pour la première fois, la gestique des agresseurs n'est plus l'élément principal du discours: elle est intégrée aux traductions intervalles ou harmoniques de la suite infinie des nombres premiers ( NP), des intervalles les séparant, révélant leurs mystérieuses propriétés.

1- Toccata di Battaglia

Lecture extrêmement rapide des intervalles séparant les NP de 3 à 10000, selon la traduction suivante

Pour traduire l'accroissement statistique des intervalles, cette toccata implacable se remplit peu à peu de sauts terribles, et finit par être freinée par son propre poids. Elle se termine arbitrairement au 1181ème NP ( intervalle de 36 = fa# en point d'orgue).

La coda, en résonance douce, permet d'atteindre le 1228ème nombre premier... sentiment d'impuissance devant l'infini des nombres.

2 - Scherzo

Autre traduction des mêmes intervalles, jusqu'au 188ème NP; traduction triple ( harmonie, registre, durée ) qui souligne l'aspect ludique de l'imprévisible.

3 - Tiento

Une cellule mélodique très simple, mais variant sans cesse de vitesse, propose ici une traduction carillonnante des mêmes intervalles, et crée une grande "inquiétude rythmique"

4- Ricercare

Oasis de calme et de richesse harmonique au milieu de cet archipel frénétique. Il s'agit de traduire tous les nombres non premiers entre 1 et 210, par le principe de la superposition d'intervalles issus de la décomposition de chaque nombre. Ainsi 14 = 7 X 2 superpose une quinte juste ( 7 demi-tons ) et un ton ( 2 demi-tons ).

Plusieurs " voix" se suivent, avec une tête identique, sorte de "sujet de fugue"

Tour à tour plaquées, trillées, arpégées, ornementées en chants d'oiseaux ou traitées en gongs, ces trames harmoniques complexes proposent une méditation mathématique sur la consonance.

5- Toccata serpentina

Reprise des intervalles séparant les 540 premiers NP, mais à rebours ( mêmes correspondances que la Toccata di Battaglia ). Les arabesques produites sont séparées par des silences, résonances ou gestes muets de l'interprète, préparant ou prolongeant chaque geste avec naturel....

6- Toccata di luce

Pièce basée sur la traduction en "objets sonores" des plus grands diviseurs des nombres 4 à 698, les NP étant par définition omis. Ces diviseurs premiers reviennent périodiquement, tels d'innombrables comètes. Ils sont classés par groupes de 12

On ne joue jamais au-dessous du sol grave du violon, et les reprises de résonances sur un jeu percuté et brillant créent un bain de lumière, toujours changeante. Des sons de cloche traduisent les NP ultimes.

Audio CD Alain Louvier l’Oeuvre pour piano Saphir production par Hugues Leclère