
Anneaux de Lumière (1983) Ed Leduc
Durée : 25 mn Editeur : éditions Leduc
2 pianos décalés d' 1/4 ton (un seul exécutant)Création |
15 décembre 1983 au CNR de Boulogne-Billancourt, par A Louvier
Description |
CD Alain Louvier lÂ’Oeuvre pour piano Saphir production par Sylvaine Billier
1983 Anneaux de Lumière
Dédiée à Anne Le Forestier, cette suite de 6 pièces enchaînées utilise l'instrumentarium employé déjà par Ives ou Wischnegradsky; mais Alain Louvier signe ici une de ses oeuvres les plus personnelles, ayant imaginé, 7 ans après Canto di Natale, de disposer les 2 pianos en V, afin d'être jouable par un seul pianiste: disposition qui seule permet certains synchronismes ou ornementations ( par exemple des mélodies parallèles en 1/4 ou 3/4 de ton).
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La thématique d' Anneaux de Lumière est basée sur la traduction d'un certain nombre de noms-clés par un alphabet faisant correspondre les 24 1/4 tons aux 26 lettres de l'alphabet
L'idée (simple) d'une telle correspondance vise à dépasser l'extrême confusion règnant sur la traduction musicale des noms dans les divers hommages de ce type qui émaillent l'histoire de la musique.
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Ici, l'idée est simple:
1) Pour ramener l'alphabet à 24, dire Y=I et Z=S, ce qui est logique du point de vue phonétique.
2) Garder les 8 premières lettres de l'alphabet musical allemand de A (=la) à H(=si)
3) Les 4 dernières notes do#-ré#-fa#-sol# traduisent les lettres 9 à 12 ( I J K L )
4) Enfin l'échelle ainsi produite est transposée un 1/4 ton plus haut et traduit les lettres M à X.
L'alphabet employé ici ( et dans d'autres oeuvres ultérieures ) est donc
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A B C D E F G H I J K L
la sib do ré mi fa sol si do# ré# fa# sol#
M N O P Q R S T U V W X
(la sib do ré mi fa sol si do# ré# fa# sol#) + 1/4 ton
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L'oeuvre est ainsi émaillée de codes secrets; mais, au-delà de possibles messages vers la seule dédicataire, des mots simples apparaissent à la première analyse;
Ainsi la traduction polyglotte de LUMIÈRE, dont la racine L ( sol# ) restitue la filiation thématique
à travers ses traductions polyglottes L U X L U C E L U M I È R E L U M I N E S C E N C E
I L L U M I N A T I O N L I C H T L I G H T
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L'oeuvre comprend enfin quelques citations distordues en quarts de tons:
Une vieille complainte bretonne "dentu ganeme" dans l'anneau n°3
Un chant grégorien dans le n°4
La barcarolle des Contes d'Hoffmann d'Offenbach dans le n°6
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Créée par le compositeur lui-même au Conservatoire de Boulogne en décembre 1983, avec projection de vues astronomiques, cette œuvre inaugure l'emploi de cet alphabet personnel dans un grand nombre d'œuvres ultérieures (Eclipse notamment).
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C'est Sylvaine Billier qui a fait connaître un peu partout les Anneaux de Lumière, en s'appropriant cette gymnastique acrobatique du jeu simultané sur deux pianos.
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Pour la théorie des modes en 1/4 ton, noter ce lien
www.jstor.org/stable/40591308
où se trouve un article d'Alain Louvier
dans la revue Musurgia
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