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Canto di Natale (1976) Ed Leduc

Durée : 27 mn Editeur : éditions Leduc

voix et 12 instruments
Création    

29 avril 1976 au Carré Sylvia Montfort par Bernard Boudier (ténor) et l’ensemble de l’Itinéraire dir Charles Bruck

Description    

1976 Canto di Natale voix et 12 instruments 27 mn Leduc

 

Nomenclature : 2 flûtes ( prenant picc et flûte en sol )*

2 clarinettes ( la clar. 2 prenant la clar. basse)*

1 hautbois

1 trombone

2 violons, 1 alto, 1 violoncelle, 1 contrebasse

2 pianos, joués par le même exécutant , disposés en angle aigu*.

voix d'homme ( ténor ou baryton aigu ) jouant de 3 cymbales suspendues et d'un tam-tam

* la flûte 2, la clarinette 2 et le piano 2 sont accordés 1/4 plus bas, à 430 Hz.

 

Commande de l'Ensemble l'Itinéraire.

 

Création le 29 avril 1976 au Carré Sylvia Montfort par l'Ensemble de l'Itinéraire dir. Charles Brück

Bernard Boudier, ténor ; Sylvaine Billier, pianos.

 

Texte de l'auteur pour la partition et pour l'enregistrement Erato paru en 1981 :


Chant de naissance et Chant de Noël tout à la fois, Canto di Natale comprend 3 parties enchaînées, symbolisant et décrivant le processus éternel de la création d'un être vivant:

conception, attente, naissance.

La partie vocale est un souvenir (assez lointain et caché) de l'interprétation chrétienne qui transforme attente en Avent et naissance en Noël.

Les plains-chants devront respecter la liberté et le phrasé du véritable style grégorien, qui est joie, lumière et légèreté.

La voix est soliste (c'est-à-dire seule), isolée dans l'environnement instrumental, et indépendante le plus souvent de la battue du chef ( des "fourchettes" de temps précisent son élasticité par rapport aux instruments).

Le chanteur représente en quelque sorte l'officiant, l'aspect religieux; il pourra être revêtu d'une aube et lire sur un gros lutrin. Une légère percussion, de caractère plutôt... bouddhiste, lui est confiée.

Dédiée par le compositeur à sa fille Florence, née le 24 décembre 1972, Canto di Natale mêle intimement la symbolique des nombres aux coïncidences remarquables, à une autobiographie assez secrète, où le temps de l'attente coule, s'arrête, repart en fonction de la densité du vécu.

L'oeuvre est écrite en quarts de ton, de façon souvent modale, voire "tonale"; d'où l'emploi de 2 pianos donnant le total des quarts de tons, et guidant les autres instruments dans de délicats problèmes de justesse.

L'intervention finale du hautbois est une apparition mystérieuse et poétique. Le trajet du hautboïste, en fond de scène, devra être parcouru d'un pas extrêmement lent, presque imperceptible si la scène est petite.


L'orchestre choisi est une formation "douce", susceptible d'une grande suavité et d'une infinie transparence dans les pianissimi... recherche de l'impalpable, de l'aérien.

Canto di Natale est une oeuvre de musique sacrée, non liturgique. Elle devrait se situer dans un univers où les reflets du temps présent ne parviennent qu'au travers d'une parfaite sérénité.


 

 

Canto di Natale est certainement une oeuvre à part dans la production d'Alain Louvier, croisement fécond entre des recherches harmoniques subtiles et un geste introspectif, autobiographique, presque philosophique; le plain chant utilisé en notation réelle recoupe d'ailleurs la démarche de Messiaen dans les Méditations sur la Sainte Trinité; mais Louvier va plus loin: il ose "coller" le grégorien et ses portées de 4 lignes sur une partition comportant micro-intervalles et direction par signes... il s'ensuit une superposition étrange de deux temporalités: s'en dégage un "charme très prenant" ( expression d'Henri Dutilleux dans une lettre à l'auteur, après l'émission qu'Henri Barraud consacra à Canto di Natale, sur France Culture )

(commentaire de P-A Castanet dans son livre "Louvier, les claviers de Lumière", où le lecteur pourra trouver une analyse très détaillée de l'oeuvre)

 

Pour la théorie des modes en 1/4 ton, noter ce lien
www.jstor.org/stable/40591308
où se trouve un article d'Alain Louvier
dans la revue Musurgia

 

 

D Erato STU 71514 (1983) par Bernard Boudier et l’Itinéraire dir Alain Louvier