4 avril 1969 au Festival International de Royan, par l’Orchestre Philharmonique de l’ORTF, dir Charles Brück)
Création en avril 1969 au Festival de Royan, par l'orchestre Philharmonique de l'ORTF, dir. Charles Bruck;
Nomenclature: 3 flûtes, 3 hautbois (dont cor anglais), 3 clarinettes ( dont une basse ), 3 bassons ( dont un contrebasson), 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, 1 tuba, 2 saxophones (alto, baryton), 4 timbales, 5 percussions, cordes. Solistes : 2 sopranos + 2 violons, 2 basses + 2 violoncelles
Texte de l'auteur:
"Chant des Limbes est une oeuvre orchestrale volontairement simple, voire dépouillée. Elle se résume en un cri sorti des profondeurs, venant de ceux qui attendent la Lumière.
A dessein, 4 voix ( 2 sopranos, 2 basses) sont enfouies dans l'orchestre où vents, cordes et percussions sont intimement mêlées.
L'oeuvre ne comporte ni mélodie, ni rythme . Elle utilise les innombrables combinaisons des masses orchestrales, variations harmoniques et dynamiques. La tension produite par un long ostinato ascendant aboutit, non pas à une détente, mais à une brutale rupture, libération soudaine du potentiel orchestral, symbolisant celle des âmes prisonnières.
Il s'agit là d'une démarche en réaction contre l'abus des musiques dispersées, éclatées ou... hasardeuses, une sorte d'hommage au son lui-même, dans sa beauté et sa continuité."
Commande de Radio-France pour le Festival de Royan, Chant des Limbes souffrit, à sa création, du conflit ouvert entre l'orchestre Philharmonique de l'ORTF et son chef , Charles Brück. L'auteur ayant truffé les parties d'orchestre, par ailleurs très simples à jouer, d'effets vocaux et de phrases en latin ( notamment "lux!" ), le syndicat de l'orchestre refusa de les jouer; Michel Philippot, alors Directeur de la Musique à l'ORTF, conseilla alors à Louvier de recruter des choristes bénévoles sur place pour y suppléer; à la générale, montèrent alors, cérémonieusement, au milieu de l'orchestre médusé, 16 musiciens et mélomanes qui montraient ainsi leur solidarité: parmi eux Georges Auric, Dao, Betsy Jolas, Jean-Pierre Guézec, Girolamo Arrigo, Even de Tissot, François-Bernard Mâche, Fernand Van Den Bogaerde, Claude Rostand, Jacques Février et Michel Philippot lui-même....
L'oeuvre obtint un triomphe du public et fut assassinée par la critique.
Remplie de 1/4 tons souvent très difficiles à réaliser, l'oeuvre a dormi pendant 30 ans. En 2002, Alain Louvier proposa de la rejouer au Conservatoire de Région de Paris et apporta quelques corrections, dont la plus importante est l'aide apportée aux 4 chanteurs par 2 violons et 2 violoncelles les doublant à proximité. De son propre aveu, il entendait enfin ce qu'il avait écrit à 23 ans...
Royan 1969:Orchestre philarmonique de l'ORTF; Au second rang Georges Auric et Jean-Pierre Guézec, récitants.