Après la percussion (Duel, 1971), le tuba (Cromagnon, 1973), les Ondes Martenot (Raga, 1977), l'alto (Sempre più alto, 1982) et le saxophone (Le jeu des 7 musiques, 1986), Diurne est la sixième oeuvre écrite par Alain Louvier pour les examens du CNSM de Paris.
il s'agit là surtout, à l'instar du professeur de clarinette basse, Jean-Noël Crocq (un des membres fondateurs de l'Itinéraire), de participer à la constitution d'un répertoire de qualité pour cet instrument d'orchestre, célébré par Liszt , Wagner ou Mahler, mais au répertoire soliste très pauvre.
Le choix est ici de placer la clarinette basse entre deux clarinettes en si bémol, dont une baissée d'un quart de ton.
Allusion bien sûr aux Nocturnes de Mozart pour trois cors de basset. Mais il faut noter aussi que le calendrier en usage dans Canto di natale (avec le nombre 720 000 situé en mars 1972) est ici ressuscité ( plus de 13000 jours se sont écoulés...) ; cette partition, très variée et animée rythmiquement, comprend aussi des chansons françaises passées à la moulinette des quarts de tons (le Roi Dagobert, ou y'avait dix filles à marier, harmonisé à la même époque dans les Chansons de France)
La clarinette basse moderne, descendant à l'ut grave, rugit parfois ici de terribles colonnes multiphoniques.