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Eclipse (1999)

Durée : 9 mn Editeur : Editions Musicales Européennes*

flûte et trio à cordes
Création    

29 novembre 1999 à Perpignan (Festival Aujourd’hui Musiques) par le Quatuor Hélios (Christel Rayneau, flûte, Lucie Bessières, violon, Fabienne Stadelmann, alto, Claire Oppert, violoncelle)

Description    

1999 - Éclipse pour flûte et trio à cordes 9mn Éditions Musicales Européennes

Création au Festival "Aujourd'hui Musiques" de Perpignan le 29 novembre 1999

 

Note de l'auteur :

Écrite en 1999, cette Éclipse évoque bien sûr le 11 août , date de la dernière éclipse totale de soleil du XXème siècle, que j'ai eu la chance d'observer.

Dédiée à Hélios, astre du jour, qui a prêté son nom à quatre rayonnantes musiciennes*, cette oeuvre ne vise nullement à éteindre leur ardeur.

C'est plutôt une étude sur la disparition, l'absence et le retour de la lumière, indispensable à la vie, essentielle aussi dans la lecture d'une partition.

Après quelques pièces brèves et contrastées, la lumière quitte progressivement la scène, et la musique ne peut survivre qu'à la condition d'un retour aux sources ancestrales et magiques, quand nos ancêtres jouaient de la flûte en os dans le noir des cavernes....le "noir de l'éclipse" dure 2'24", comme dans la réalité astronomique.

Angoisse de la totalité, où le coeur bat la seconde, de manière inexorable.

Peur ancestrale de l'éclipse - phénomène observé hier encore chez des peuplades primitives - , terreur générale des animaux..

Joie immense de la nature avec la lumière revenue, retour de l'écriture, du dialogue rapide, de la jubilation rythmique, qui nous délivrent des musiques "primitives".

Cette Éclipse est dédiée au quatuor Hélios.

 

* Christel Rayneau, flûtes , Lucie Bessière, violon, Fabienne Stadelmann, alto , Claire Oppert, violoncelle.

La partie de flûtes nécessite un piccolo, une flûte en ut et une flûte basse.

 

Si l'on ne dispose pas de flûte basse, on peut la remplacer par une flûte en sol, à condition de procéder aux adaptations indispensables, y compris les octaviations quand aucune autre solution n'est possible; pour les séquences libres, on pourra rechercher des sonorités similaires, surtout pour le grave.

Dans Éclipse, comme dans Anneaux de Lumière, un alphabet personnel traduisant les 26 lettres en 24 quarts de ton, est utilisé;

Hélios - ainsi traduit - devient le thème principal d'Éclipse :

 

SI - MI - SOL# - DO# - DO+1/4 - SOL+1/4

 

mais en plus des dédicaces aux interprètes, des phrases rimées apparaissent, créant un dialogue très vif à la fin de l'oeuvre, entre le violon, la flûte et le piccolo ( mots commencant par Hel...) ; la polarité SI/MI illumine l'aigu, et un songe ( d'une nuit d'été ) traverse la scène furtivement...

5 pièces de longueurs proportionnelles aux nombres 1, 2, 3, 5, 8, 13, l'unité étant 18"... mais les trois dernières pièces sont enchaînées, la 5ème se jouant par coeur, dans le noir de l'éclipse, grâce à l'emploi d'une pulsation égale; Ce "jeu dans le noir" fait sensation, comme l'éclipse elle-même, et il n'est pas rare que des lumières parasites restent visibles (sorties de secours par exemple) , évoquant les étoiles qui se rallument lors du noir d'une éclipse totale.

Alors la flûte recherche des sons "inouïs" (monstres préhistoriques, bruits de moteur, cris dans la nuit, etc... ).